11 septembre 2003 - quai Salvador Allende à Limoges
Pour ne pas oublier le 11 septembre 1973

L'association France Amérique Latine du Limousin appelait en ce 11 septembre 2003 à un rassemblement pour se souvenir qu'un certain 11 septembre 1973 une des plus vieilles démocraties d'Amérique Latine a été renversée par un coup d'Etat militaire largement soutenu par les Etats Unis.

A Limoges, quai Salvador Allende un plus d'une trentaine de personnes ont répondu à cet appel.
 

Le texte d'appel au rassemblement :

Nous ne voulons pas oublier ! Il y a trente ans un coup d'état militaire mettait fin dans le sang à une démocratie qui avait pour ambition le droit au travail, l'accès à la santé, au logement, à la culture pour tous C'était le 11 septembre 1973 au Chili. Ce jour-là, un homme. Salvador Allende, fidèle a son peuple aux promesses qu'il lui avait faites, mourut assassiné sous les bombes et l'assaut mené par les Forces Armées contre le palais de la Monéda, le Palais Présidentiel chilien. Un autre homme ce même jour devint célèbre ; le général Pinochet, général félon, mena une répression féroce contre tous les démocrates de son pays durant 20 ans. Il fut le responsable de dizaine de milliers d'arrestations, de milliers de disparitions. Sous sa dictature, des milliers de femmes et d'hommes furent humiliés, emprisonnés, sauvagement tortures, forces a 1 exil ou bannis de leur pays. C'est lui qui donne un visage à la dictature qui s'installa alors au Chili Mais dans l'ombre, une aide «technique» efficace (tortures, disparitions) lui fut apporté par des instructeurs états-uniens zélés, des millions de dollars furent généreusement dispensés au dictateur par les multinationales US qui ont organisé la mise en place de la première grande expérience de néolibéralisme. . . Voilà en quelques mots ce que représente aujourd'hui pour des millions de latino-américains ou de démocrates à travers le monde le 11 septembre 1973. Nous n'oublions pas ce 11 septembre car il est le symbole des espoirs bafoués de tout un peuple immoleé sur 1'autel de l'impérialisme états unisen et des grandes multinationales. Aujourd'hui le général félon coule une vieillesse tranquille et luxueuse dans une villa sur les hauteurs de Santiago. Après s'être donné le titre de sénateur à vie, Pinochet a pris sa retraite de dictateur en toute quiétude. Cependant, des femmes et des hommes réclament justice pour leurs morts, leurs disparus. Deux juges -l'un espagnol, Balthazar Garzon, l'autre chilien, Juan Guzman, furent leur porte-parole, et poursuivirent le vieux dictateur qui échappa a la justice grâce à la complicité des plus hautes personnalités politiques, militaires, religieuses, gouvernementales européennes et chiliennes par trois fois en 1998 en Angleterre, en 2001 et 2002 au Chili Le 1er juillet 2002, la Cour Suprême suspendait la procédure contre le général Pinochet inculpé pour l'assassinat de 75 personnes en 1974. Le 3 juillet, le général démissionnait de son poste de sénateur à vie. On su plus tard que « le Président Lagos (fb) avait promis aux militaires que les procédures contre Pinochet seraient définitivement suspendues si ceux-ci le persuadaient d'abandonner le Sénat ». Cette déclaration ne fut jamais démentie par le gouvernement. Pour celles et ceux qui croient encore en la justice, cette complicité est inacceptable. Parce que comme le crie la journaliste chilienne Patricia Verdugo : «II s'agit bien de complicité lorsque l'on pactise avec Pinochet pour qu'il reste huit ans à la tête de l'armée après le retour de la démocratie ; pour ne pas, malgré les promesses, avoir aboli la loi d' auto amnistie décrétée par les militaires ; pour accepter que Pinochet devienne sénateur a vie ; pour l'avoir défendu à Londres et au Chili... » Les militants de FAL, qui furent parmi ceux qui se mobilisèrent et se mobilisent encore contre l'impunité envers ces assassins, veulent faire de cette date : Une journée de lutte contre l'impunité d'Auguste Pinochet comme celle de ces milliers de tortionnaires qui vivent sans être inquiétés dans leurs propres pays, le bourreau côtoyant sa victime Une journée de manifestation contre la prétention des Etats-unis, 30 après, de faire de l'Amérique Latine un « sous-continent annexé aux USA », comme le prévoit les projets tels que l'ALCA (zone de libre-échange des Amériques) ou le Plan Puebla Panama, par une libéralisation totale du commerce à l'horizon de l'an 2005. . Une journée pour que l'Europe par ses accords économiques adopte une logique de respect des Peuples et de leur souveraineté, et oblige les multinationales a capitaux européens à respecter les Droits de l'Homme dans leurs entreprises. C'est dans cet esprit que nous vous invitons à nous rejoindre «Quai Salvador Allende » le Jeudi 11 septembre à 18 heures pour un moment de recueillement mais aussi d'espoir pour que cesse cette situation
scandaleuse !

Contact :
France Amérique Latine
35 rue Platon - Limoges
Tel 05 55 30 12 63

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