
Cette fois-ci, le
rassemblement avait lieu devant la mairie pour faire référence à un texte qui veut
placer les maires au coeur du dispositif de prévention de la délinquance.
|
Rassemblement du Collectif Unitaire contre le
projet de loi « Prévention de la délinquance » du jeudi 3 février
2005 devant la mairie de Limoges
Le Collectif Unitaire contre le projet de
loi « Prévention de la délinquance » composée des organisations suivantes
: CGT, SUD, FSU, UNSA et MDH appelait dans le cadre d'une journée
d'action nationale les étudiants, les enseignants, les travailleurs sociaux, les citoyens
et les usagers à un rassemblement devant la mairie de Limoges le jeudi 3 février à 12h.
Une action symbolique de remise de diplômes d'indicateurs fut
aussi organisée.
Les lois appelées en mars et avril dernier « Avant projet de loi Sarkozy » qui vont de
pair avec celles de Perben sont loin d'être enterrées. Suite à l'entrevue du 7
décembre 2004 au ministère d l'intérieur, le Collectif
National Unitaire a eu confirmation de la préparation d'un nouveau texte : un plan
d'action du gouvernement débouchant sur une réelle loi qui sera discutée par le
parlement au printemps.
Pour le collectif, la plus grande vigilance s'impose compte tenu de la politique
sécuritaire déjà en vigueur depuis plusieurs années : Elle renforce la
stigmatisation des populations les plus fragiles et elle privilégie la répression
plutôt que la recherche des droits fondamentaux. Sur le terrain,
des expérimentations sont mises en ouvre notamment dans "24
quartiers" en France. Elles obligent les salariés de ces
secteurs à renoncer à leur éthique et à leur déontologie en se prêtant
au contrôle social de la population par le biais d'un fichage nominatif comme à Vitry Le
François.
Dans cette "nouvelle" loi, le maire se placerait toujours au centre de ce
dispositif de la "prévention" de la délinquance. Si la conception des
dispositifs mise en place est avant tout faite pour encadrer les populations en
difficultés sociales, le 1er magistrat de la commune peut-il apporter les moyens pour que
soit mis en place un vrai travail de prévention, une aide, un soutien, une écoute aux
usagers ?
Cette politique entraîne par conséquent une attaque profonde aux missions et
qualifications des professionnels du travail social, de
l'éducation, de la
santé et de la justice.
Entrevue avec la mairie
:
Le rassemblement devant la mairie de
Limoges a été l'occasion d'une rencontre avec Laurent Debrach adjoint au maire de
Limoges. Il s'agissait de connaître la position du maire de Limoges sur ce projet de loi.
Si Laurent Debrach a évoqué une certaine opposition de la part des députés
socialistes à propos du texte en préparation, il a cependant reconnu que la mairie avait
déjà essayé d'expérimenter ce nouveau concept de "secret partagé".
L'adjoint au Maire a tenu à préciser aussitôt "qu'il ne voulait pas faire des
travailleurs sociaux des agents de délation mais qu'il fallait trouver d'autres réponses
que l'incarcération pour traiter des problèmes de délinquance dans certains
quartiers". Il s'agit, dans le processus en question, que la police
désigne certaines personnes aux travailleurs sociaux afin de leur demander de tout mettre
en oeuvre pour que cessent les actes illégaux. Aux travailleurs sociaux de faire en bout
de course un bilan de leur travail. |