Ne laissons pas emprisonner 3 millions de palestiniens !

Aprés les accords intérimaires d’autonomie, négociés à Oslo en 1993, l’accès des palestiniens à Jérusalem et au territoire israélien avait été strictement réglementé, par l’octroi en nombre très limité de permis de visite ou de travail. Quant à la circulation entre les deux entités palestiniennes (Bande de Gaza et Cisjordanie) - indispensable pour la vie quotidienne des palestiniens - elle avait fait l’objet (en violation des accords signés) de sévères et humiliantes restrictions.

Depuis la formation du Gouvernement d’Ariel Sharon au début du mois de mars, la situation s’est considérablement aggravée. L’Etat d’Israël a entrepris une vaste opération d’enfermement du peuple Palestinien.

Depuis quelques semaines, les villes palestiniennes en Cisjordanie (notamment Jéricho et Ramallah), mais aussi de nombreux villages, se trouvent isolés les uns des autres et coupés du reste du monde par des barrages militaires sur les routes, des tranchées dans les campagnes. La bande de Gaza, territoire minuscule (40 kms du Nord au Sud, 10 kms de d’Est en Ouest) où vivent 1 million de palestiniens (sur 60 % du territoire) et 5000 colons israéliens (sur les 40 % restant !), est ceinturée par un mur de barbelés quasi infranchissable pour les palestiniens.

La Palestine occupée se transforme progressivement en un archipel de camps, rappelant les pires moments de l’apartheid en Afrique du Sud et de la barbarie coloniale.

3 millions de palestiniens sont ainsi condamnés à vivre dans la précarité, la pénurie et la peur des attaques israéliennes. L’économie palestinienne est asphyxiée, le chômage touche prés de la moitié de la population active, et les institutions palestiniennes menacent de s’écrouler faute de moyens financiers.

Ce blocus intérieur des territoires palestiniens - outre qu’il contrevient aux accords israélo palestiniens - constitue une violation flagrante d’un des droits fondamentaux de la personne humaine, celui de circuler librement. C’est la réponse brutale d’Israël à la revendication de tout un peuple d’exercer son droit à l’autodétermination, reconnu par les résolutions des Nations Unies depuis 1947.

Le peuple Palestinien refuse de se soumettre à la loi de l’occupant israélien. Depuis septembre 2000 et la reprise du soulèvement (intifada), plus de 400 palestiniens ont été tués et plus de 10 000 ont été blessés par les soldats et les colons israéliens.

Les palestiniens ont plus que jamais besoin de la solidarité de tous les peuples, face à l’agression dont ils sont les victimes. Malgré l’échec des accords d’Oslo - qui n’ont pas été respectés par la partie israélienne - la voie de la négociation, sur la base du droit international, est la seule qui peut conduire à l’établissement d’une paix juste et donc durable pour tous les peuples et Etats du Proche Orient.

 

La France et l’Union Européenne doivent clairement prendre le parti du Droit et agir auprès d’Israël pour la levée immédiate du blocus et la reprise rapide de négociations sur la base des résolutions de l’ONU.

Association Limousin-Palestine

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