MANIFESTATION PACIFIQUE LE 24 MARS 2001 à
RAMALLAH
LE TEMOIGNAGE DE SHIRABE
J'ai participé aujourd'hui à une manifestation contre le bouclage par les Israéliens des Territoires palestiniens. A peu près 300 personnes, dont un nombre important d'étrangers
Résidants des Territoires ont participé à une marche pacifiste en direction du checkpoint de Ram, situé sur la route qui va de Ramallah à la frontière nord de Jérusalem.
Derrière les marcheurs des ambulances dont beaucoup étaient criblées d'impacts de balles.
"Ils ne tireront pas, il y a trop d'étrangers parmi nous" à cette remarque que j'ai faite mon
ami a répondu " : Eh bien, THEORIQUEMENT no".
Nous marchions vers le checkpoint en chantant lorsque des Jeeps militaires israéliennes
Sont venues vers nous, les soldats hurlaient, les Jeeps se sont arrêtées au milieu de la route.
Nous sommes passés entre les Jeeps et nous sommes dirigés vers le checkpoint.
Au checkpoint, un groupe de manifestants ont commencé à s'asseoir tandis que les autres restaient debout et continuaient à chanter. Les soldats israéliens ont commencé à crier pour nous intimider contraignant les gens à se relever, manifestement en désaccord avec cette manifestation pacifique. Personne ne jetait des pierres : c'était une manifestation totalement
Non-violente.
Soudainement, nous avons entendu de grandes explosions et nous avons commencé à courir
Nous éloignant du checkpoint. Les Israéliens ont commencé à tirer des grenades assourdissantes directement dans la foule. Le personnel médical a rapidement évacué deux femmes dans une ambulance.
Ces grenades assourdissantes provoquent une petite explosion et l'on peut être blessé par les éclats. Les soldats ont ensuite utilisé des gaz lacrymogènes, nous nous sommes dispersés en tous sens, dans une fumée blanche qui piquait nos yeux et nos poumons, sans toutefois trop nous éloigner du checkpoint pour que notre message soit manifeste.
J'étais avec Mandy, mon amie sud-africaine militante anti-apartheid de longue date. Elle déclara accablée : "je ne peux le croire. Même dans les pires jours de l'apartheid, l'armée sud-africaine n'était pas si violente".
Des adolescentes marchaient près de nous, sac d'école sur le dos, en uniforme. Elles semblaient terrorisées et marchaient rapidement. Dans une boutique proche, un commerçant proposait aux enfants qui avaient respiré du gaz lacrymogène" : cachez-vous ici e attendant que cela se calme !" .
Pendant ce temps, les soldats avaient commencé à frapper des manifestants encore assis
Et les entraînaient vers une Jeep militaire. L'attaque continuait, les manifestants continuaient à tomber, étaient placés sur des civières évacués par ambulance.
J'ai ensuite entendu "pan-pan-pan", tout le monde s'est mis à courir. Les Israéliens
Commençaient à tirer à balles réelles sur les manifestants. Il était devenu trop dangereux de rester. Tandis que nous nous éloignions, plusieurs ambulances sont passées en direction du checkpoint.
J'ai assisté à plusieurs scènes d'affrontements auparavant, mais l'expérience d'aujourd'hui était vraiment choquante le fait qu'une manifestation non-violente ait suscité une riposte aussi
Violente. Les informations sur CNN ont montré ce soir un soldat israélien étendu à terre
(s'était-il blessé lui-même ?) et pas un seul des manifestants qui ont été blessés.
Traduction Dominique Vincent.