Sommet européen de Nice
Crise du politique sur fond de répression policière

nice1.JPG (11520 octets)
Image symbole du sommet  : l'Acropolis de Nice
déjà bien gardé au petit jour

C’est dans un climat de plomb, et dans une ville littéralement assiégée par les forces de police, que s’est tenu début décembre, le sommet européen de Nice. Dans un contexte où l’économie dicte sa loi, on voit bien à quel point les gouvernements n’ont pas été capables de proposer une véritable Europe sociale susceptible de remporter l’adhésion populaire.

nice2.JPG (12952 octets)
Déjà depuis la veille du 6 décembre,
les gardes mobiles investissaient la ville,
ici promenade des Anglais

En arrivant à Nice le 5 décembre au soir, il était bien difficile d’échapper à la vision traumatisante d’une ville où les forces de police, de gendarmerie et des camions militaires, investissaient la ville en colonnes interminables.

En une soirée, la ville s’est retrouvée carrément coupée en deux avec, à l’Ouest, le quartier des hôtels de luxe susceptibles d’accueillir les chefs d’Etat, à l’Est les quartiers plus populaires où les manifestants devaient se retrouver parqués, séparés par une véritable zone interdite allant de la promenade des Anglais jusqu’aux rives du Paillon en passant par l’Acropolis.

Malgré une forte mobilisation lors de la manifestation des syndicats le 6 décembre et les nombreuses actions organisées par Attac et les mouvements de chômeurs, ce sommet restera quand même dans les annales de la répression policière et de l’interdiction de l’expression démocratique.

Jacques Peyrat avait clairement annoncé la couleur en refusant d’accorder des salles municipales aux associations souhaitant organiser des forums. Un petit gymnase sera finalement attribué, après bien des négociations, dans le quartier Saint Roch.

Il y a eu ce train de manifestants qui avaient payé leur billet de train et qui restèrent bloqués à la frontière de Vintimille. Les manifestants essayant de bloquer la frontière feront l’objet d’une répression policière. Pour la petite histoire, les responsables de la SNCF prétextèrent qu’ils n’avaient plus de locomotives pour acheminer le train jusqu’à Nice.

Il y a eu aussi la violence policière très violente à l’encontre des chômeurs qui tentaient une opération trains gratuits à Paris, Lyon où Bordeaux et qui se sont fait matraquer et/ou arrêter.

Il y a eu l’usage abusif, et à une échelle tout à fait militaire, des gaz lacrymogènes qui recouvraient le Jeudi matin une grande partie du centre ville autour de la place Garibaldi et dépassant même la toiture de l’Acropolis

Il y a eu aussi une répression policière terrible qui s’est exercée la journée du Jeudi 8 décembre lors de l’opération blocage « pacifique » de l’Acropolis : une femme enceinte plaquée violemment au sol lors d’une charge de CRS avenue Jean Médecin, des personnes arrêtées, dans l’arbitraire le plus total, parce qu’ils ont simplement une tête de manifestant, ou parce qu’il ne fallait pas prendre des photos, comme pour ce photographe battu sous les yeux ébahis de passants niçois avenue Jean Jaurès. Il y a eu aussi des affrontements très dures entre manifestants d’Extrême Droite et militants de gauche.

Il y a eu la désinformation médiatique qui a joué pleinement son rôle d’amplification des actes commis par certains manifestant ainsi que le silence assez remarquable en ce qui concerne les brutalités policières. A écouter la presse nationale, il n’y avait des blessés que du côté de la Police. Fî des manifestants ensanglantés victimes des coups de matraque, ces deux vieilles dames prises dans une bousculade suite à une charge de CRS et raccompagnées au train par les pompiers avec une entorse, les nombreux passants ou manifestants incommodés ou pris de malaises...

A côté de cela, le sommet Européen s’est tenu presque comme si de rien n’était, excepté les discours bien calés (et décalés) de Jospin et Chirac sur la violence des manifestants. A en juger par les éditoriaux de ces grands médias qui donnent le "la" de ce que doivent penser les gens : on voit bien la très petite Europe Sociale et Politique qu’ont été capables de nous pondre les chefs d’Etat. Finalement, n’est ce pas le rôle du mouvement social de construire cette Europe faite de justice et de respect des droits que nous voulons ?

G.B.

nice3.JPG (14388 octets)
Une des actions d'Attac - le bain de mer sur la plage de Beau Rivage (Non vous n'en verrez pas plus !)

nice4.JPG (14249 octets)
Autre image symbole : le maire de Nice
saluant la police

nice5.JPG (12910 octets)
Une bien belle vache parmis les nombreux manifestants du 6 décembre après-midi

nice6.JPG (11202 octets)
Gare de Nice : les militants qu'ils prennent ou non le train après la manif des syndicats fraterniseront pour dénoncer le blocage des trains à Vintimille de nos camarades italiens

nice8.JPG (17145 octets)
Le 7 décembre au matin - la manif évolue dans le vieux nice - au premier plan les CRS marquent la frontière de la zone interdite

nice9.JPG (16797 octets)
Ce matin là, que l'on soit simple passant allant faire ses courses ou simple manifestant,
le masque était de rigueur !

nice11.JPG (17235 octets)
Avenue Jean Jaurès : il ne fallait absolument pas que les manifestants prennent position sur cette artère servant de point de passage des délégations gouvernementales

nice10.JPG (17552 octets)
Les "lacrymo" envahissent la place Garibaldi

nice12.JPG (14833 octets)
Scène d'arrestation le jeudi après-midi au millieu des passants : de nombreuses personnes sans rapport avec les incidents du matin seront arrêtées

portail