Collectif des Sans Papiers de Limoges
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Les élus solidaires de la cause des "Sans Papiers" lors de la conférence de presse du mardi 23 mai 2006 dans une salle municipale derrière la mairie de Limoges.

Mardi 23 mai 2006, des élus solidaires* de la cause des sans papiers ont organisé une conférence de presse pour s'indigner du comportement de la préfecture sur ce dossier.

Depuis le début de l'année, un collectif d'élus locaux s'est constitué. Ils ont formulé une demande de rendez-vous auprès du Préfet de la Haute Vienne qui a été transmise début février puis restée sans réponse jusqu'à ce jour.

Claude Toulet (Adjointe au maire à Limoges et membre du Parti Communiste) a d'emblée précisé le souhait qu'avaient les élus de pouvoir évoquer différents sujets qui touchent à la question des sans papiers telles que la scolarisation des enfants, leurs conditions de vie comme l'accès au logement, à la santé...et de remettre aussi la pétition signée par plus de 10000 citoyens de Limoges à propos des demandes de régularisations portées par le Collectif des Sans Papiers de Limoges. Elle évoque sa rencontre avec le préfet lors d'une réception donnée à l'occasion de la journée des Droits de la Femme où le préfet lui avait indiqué "qu'il ne pouvait se permettre de recevoir des personnes en situation irrégulière mais qu'il accepterait bien de recevoir les élus". Puis elle s'indigne de ne pas avoir reçu de réponse depuis. Elle  s'insurge sur le fait que les élus ont été menés en bateau voir  méprisés. Elle explique aussi le problème que constitue aujourd'hui les menaces de reconduites à la frontière comme le cas de Bouba Sylla, ce père de famille qui risque sous peu d'être séparé de ces trois enfants tous nés en France. Elle précise que l'Etat fait de plus en plus reposer les responsabilités qui sont les siennes sur le dos des collectivités locales. Si le combat des Sans Papiers est resté dans le cadre d'une certaine modération elle avertie que la situation devient de plus en plus explosive et que le Préfet se devrait de bien prendre la mesure de la situation.

Jean Louis Pagès (Conseillé municipal et membre des Verts) a poursuivi la discussion en évoquant la situation d'aujourdhui comme la conséquence de 25 ans de politiques en matière d'immigration. Il considère comme du néo-colonialisme les divers projets de lois ou circulaires qui se sont empilés depuis en incluant les précédents gouvernements de droite comme de gauche. Pour sortir de ce processus infernal, il exprime l'idée qu'il faudrait une vrai politique africaine de la France, digne de ce nom et qui respecte les africains. Il considère que Sarkozy s'inscrit dans une position purement idéologique. En France on a besoin d'une vrai politique d'intégration et cela demande beaucoup plus de moyens. Malheureusement dans le contexte d'une politique antisociale, ce sont les plus défavorisés qui trinquent et les sans papiers en font partie.

Laurent Debrach ( Adjoint au maire de Limoges et membre du Parti Socialiste) exprime en premier lieu qu'il ne s'agit pas d'une bataille entre ceux qui seraient dans l'angélisme et les autres qui seraient dans la réalité. Aujourd'hui la droite parle de l'immigration pour éviter de parler des autres problèmes tels que la situation des banlieue non résolue, de la précarité...Il souligne les risquent de la politique menée actuellement en matière d'immigration qui accroît le nombre d'étrangers en situation de clandestinité. Il dénonce cette réalité qui nourrit le développement des proxénètes , des marchands de sommeil et autres profiteurs du travail clandestin. Il précise l'importance que joue le rôle du Collectif des Sans Papiers pour dénoncer cette dure réalité et que l'on aurait tout à craindre si celui-ci disparaissait. Il faudrait absolument ne pas mélanger les victimes avec les coupables et accentuer la lutte contre ceux qui vivent de cette immigration clandestine. Il faudrait traiter les dossiers concernant les "sans papiers" avec pragmatisme et non d'une façon idéologique. Il explique qu'il est anormal que l'aide sociale de la Ville de Limoges et du Conseil Général passe en grande partie à gérer ces situations qui relèvent de la responsabilité de l'Etat tout simplement parce que des régularisations ne sont pas prononcées. Il stigmatise les dernières évolutions du droit d'Asile en regrettant par exemple que l'OFPRA (Office Français Pour les Réfugiés et Apatrides) considère désormais l'Albanie comme un pays sur et n'accorde plus de ce fait l'asile à des ressortissants de ce pays.

Elisabeth Cottaz (membre du PCF et conseillère municipale à Limoges) a particulièrement exprimé son émotion en évoquant le cas Bouba Sylla, menotté ces derniers jours devant ses enfants à la fin de certaines audiences : C'est effroyable, comment on ne peut pas mieux faire pour essayer de détruire une famille.

Houssni El Rherabi (porte parole du Collectif des Sans Papiers)  rappelle la dure réalité des sans papiers à Limoges qui vivent pour la plupart d'entre eux dans des conditions d'insalubrité aggravée, dans l'obligation de travailler au noir pour survivre et de vivre dans la terreur en raison de la politique du chiffre imposé par Nicolas Sarkozy au niveau des reconduites à la frontière. Il s'interroge sur le critère d'humanité évoqué il y a quelques temps par la préfecture dans la situation où un père de famille ne pourra plus assurer l'éducation de ses enfants et leur fournir les moyens de vivre parce que renvoyé en Guinée. Il formule la demande pour que le Maire de Limoges intervienne auprès du Préfet afin de l'interroger sur la situation des "sans papiers". Enfin,  il exprime l'espoir qu"il y aura en 2007 des gens pour comprendre les "sans papiers".

Propos recueillis par Guillaume Bertrand.

*Les élus présents s'exprimaient en leur nom propre sans être obligatoirement mandatés par leur formation politique et sans représenter les collectivités territoriales où ils exercent une fonction élective.

Les élus signataires de la lettre de demande d'audience au Préfet en date du 7 février et restée sans réponse à ce jour :

 

- M. ALLARD Pierre – Conseiller général – Maire de Saint Junien

- Mme BALANCHE Josette – Conseillère municipale à Limoges

- M. BOLUDA Francis – Adjoint au Maire à Panazol

- M. CHARLES Patrick – Adjoint au Maire à Limoges

- Mme COTTAZ Elisabeth – Conseillère municipale à Limoges

- M. DAMIENS Jean BernardVice Président du Conseil Régional

- M. DAULIAC Francis – Conseiller municipal à Limoges

- Mme DECAN Françoise – Conseillère régionale

- M. EBENSTEIN Bernard - Adjoint au Maire à Limoges

- M. FAUCON Pierre – Conseiller municipal à Limoges

- Mme LAQUILLE Jacqueline – Conseillère municipale au Palais sur Vienne

- Mme LHOMME LEOMENT - Jacqueline – Conseillère régionale

- Mme MARTIN Agnès – Conseillère municipale à Limoges

- Mme NORMAND Dominique – conseillère municipale à Limoges

- M. NORMAND Jean Pierre – Vice Président «Limoges Métropole »-conseiller municipal à Limoges

- M. PAGES Jean Louis : conseiller municipal à Limoges

- M. PREMAUD Louis – Adjoint au Maire au Palais sur Vienne

- Mme RAFFY Christiane – conseillère municipale à Limoges

- M. REYS Jacques – Adjoint au Maire à Isle

- Mme TOULET Claude – Adjointe au maire à Limoges

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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