Mobilisation contre le projet de loi Sarkozy
A l'occasion de la visite de la secrétaire d'Etat à la Lutte contre l'exclusion Dominique Versini prévue le 10 décembre à Limoges , le réseau Alerte regroupant plusieurs associations caritatives et la Maison des Droits de l'Homme ont participé le mercredi 4 décembre à un club de la presse dans l'objectif d'interpeler Madame la Secrétaire d'Etat sur les atteintes aux droits de l'homme que constitue le projet de loi de Nicolas Sarkozy :
Les associations qui interviennent sur le terrain social en Limousin que ce soit à titre bénévole, caritatif ou de façon plus professionnalisée dans le cadre d'un mandat de l'Etat craignent que ce projet de loi génère une stigmatisation des personnes démunies et des victimes d'exclusion sociale.
La loi d'orientation contre les exclusions du 31/07/98 est explicite : «la lutte contre les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l'égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l'ensemble des politiques publiques de la nation ».
Nous retrouvons dans un certain nombre d'articles du projet de loi de sécurité, des effets de nature à renforcer l'exclusion, notamment les prostituées, les gens du voyage, les squatters, les personnes qui assistent les personnes qui qui mendient, les mendiants eux-mêmes, et enfin les étrangers.
Notre position est directement inspirée par notre connaissance des réalités, des situations de terrain et des difficultés des personnes. Nous pensons important de lutter contre l'insécurité, notamment la délinquance liée aux réseaux mafieux et à l'exploitation des personnes, mais nous craignons que certaines dispositions de ce texte ne contribuent pas à cet objectif. Nous savons l'importance des règles et de leur respect, mais aussi l'effet pervers des sanctions inappropriées.
Si cette loi devait, telle qu'elle entrer en vigueur, il y a un risque qu'elle aggrave les situations qu'elle cherche à résoudre. Elle incitera certaines populations à rechercher la clandestinité alors qu'il faut au contraire, leur permettre d'accéder aux droits fondamentaux : soins, logement, protection, formation... Il faut agir sur les causes, et non pas sur les conséquences.
Comme l'a dit l'Abbé Pierre au sujet de ce projet de loi : «il faut faire la guerre contre la pauvreté et non contre les pauvres ».
|