Entretien avec la presse avant le débat de l'après-midi

Philippe Babaudou et Fabrice Lacroix introduiront cette réunion en évoquant les méfaits d'aujourd'hui de la mondialisation libérale sur l'agriculture : la libéralisation des barrières douanières, la logique de la baisse des prix agricoles pratiquée par l'OMC et l'Union Européenne.

Aujourd'hui les dernières propositions de Mr Fischer, de la Commission Européenne, concernant une agriculture qui doit intégrer la protection de l'environnement et le développement durable, ne s'inscrit pas tout à fait dans une logique de rupture avec le productivisme et les intérêts des plus grosses firmes alimentaires. La crainte est exprimée que finalement se développent deux classes d'agriculteurs : ceux qui entretiennent les paysages et ceux qui produisent massivement de la nourriture.

Le caractère organisé de la crise du marché des fruits et légumes a été aussi dénoncé : les grandes chaînes de distributeurs contrôlent trop bien les marchés pour servir leurs intérêts avec des produits achetés le plus bas possible aux producteurs. On peut aussi évoquer cette tactique des supermarchés visant à organiser la pénurie en développant des rayons dits "haut de gamme" de fruits et légumes pour se faire des marges très importantes.

Dans la hiérarchie des pratiques détestables : il y a aussi cette démarche nuisible des distributeurs qui vise à faire payer au producteurs le "référencement" de leurs produits...C'est à dire faire payer aux paysans les frais de commercialisation (!).  Ainsi ces grands magasins s'inscrivent dans une publicité mensongère auprès des consommateurs, en se vantant de vendre leurs produits à prix coûtant, il oublient de nous parler des recettes qu'ils encaissent à travers ces pratiques commerciales des plus douteuses.

Au cours du débat qui a suivi, plusieurs thèmes ont été abordés : comme celui d'encourager les consommateurs à manger "bio" ou bien des produits provenant du commerce équitable. Des participants au débat ont exprimé des réserves en ce qui concerne les consommateurs les moins fortunés qui ne peuvent acheter ces produits. Une autre idée forte pour casser la logique des marchés a été exposée : produire sur place la nourriture que nous avons besoin. Un intervenant s'est d'ailleurs inquiété que la ceinture maraîchère - qui autour de Limoges était  autrefois très importante - a aujourd'hui fortement régressée au point que les mêmes produits proviennent maintenant à 80% de l'extérieur de cette zone.

Philippe Babaudou introduisant le débat
 

Dans l'assistance les visages sont marqués par le bon repas ingurgité précédemment