Pour la défense du service public
Pique-nique citoyen à Charnaillat le dimanche 18 mai 2003

Présentation Textes et contributions Compte-rendu

Présentation

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Vue générale d'Eymoutiers non loin du site de Charnaillat où se situera l'action du 18 mai

La dégradation, voire la disparition des services publics nous concerne tous. Leur sauvegarde, leur modernisation et leur transformation indispensable doivent, dans une démocratie, être l’œuvre des citoyens et ne peuvent être laissées à la seule loi du marché.

C’est dans cette perspective que le Collectif de Défense des Services Publics* a invité à une rencontre des usagers et agents du service public afin que chacun s’exprime sur les problèmes auxquels il est confronté.

Défendre et développer le service public : une exigence de notre temps

Le service public constitue une part essentielle de notre identité. Sans vouloir refaire l’histoire il n’est pas inutile de rappeler les innombrables combats pour la justice sociale, la dignité humaine, la réduction des inégalités, les droits sociaux qui ont contribué à l’asseoir.

C’est un puissant facteur de cohésion sociale. Il fait une large place à la redistribution sociale et territoriale à travers ses principes : continuité et accessibilité des services rendus aux usagers, égalité de traitement, péréquation tarifaire, obligation de fourniture, qualité des prestations.

Les besoins fondamentaux de tous les individus doivent être satisfaits : Telle est la conception qui fonde son utilité sociale. Ce n’est donc pas un simple prestataire de biens et de services, mais un producteur de lien social.

Il se trouve aujourd’hui face aux politiques de libéralisation et de privatisation pris en étau entre :

- Une concurrence débridée entre les diverses puissances économiques qui engendre des politiques fiscales toujours plus douces pour la circulation des capitaux. Ces politiques fiscales concourent à la réduction drastique de la dépense publique, au désengagement de l’état, à l’aménagement du territoire à minima, et de là, à la dégradation et au rabougrissement des services.

- Et l’accord général sur le commerce et les services(AGCS, accord administré par l’organisation mondiale du commerce). Cet accord vise à libéraliser le secteur des services de façon irréversible en modifiant, par des négociations opaques et successives, les législations nationales et locales. Il couvre des secteurs essentiels comme l’eau, la santé, l’éducation, l’audiovisuel, les services de communication, les transports, le logement, l’énergie. Il vise à limiter les services publics à ceux fournis sans concurrence et gratuitement. Mis en place c’est un instrument diabolique au service du recul de la civilisation, une menace pour la démocratie.

L’expérience l’atteste la volonté de changer le monde en marchandise s’avère incompatible avec les besoins des populations. Le krach électrique en Californie, la faillite d’ENRON, la situation des chemins de fer anglais, les difficultés de France Telecom sont révélatrices des impasses dans lesquelles nous a conduit le mouvement de libéralisation et de privatisation.

A l’inverse des tendances actuelles, il convient de revenir à l’objectif fondamental de satisfaction des usagers, et à un contrôle citoyen de l’efficacité des services publics.

Ainsi, l’intervention et l’implication des citoyens dans le contrôle des entreprises de service public ouvrent des perspectives d’amélioration véritable de ceux ci, au plus près des besoins des usagers.

Dès lors il convient d’imposer une véritable re-appropriation sociale des services publics au travers en particulier :

>> d’une suspension immédiate des négociations sur l’AGCS

>> de débats publics sur les missions et les orientations stratégiques des différents services publics

>> de changements substantiels dans les directions de ces entreprises sur la base de mandats parfaitement définis et transparents.

>> de nouveaux modes de représentation et de contrôle par les citoyens et les usagers au niveau local et national.

Ces mesures, ainsi que le maintien de la propriété publique qui seule peut rompre avec l’influence néfaste et destructrice des logiques boursières de court terme, sont indispensables aujourd’hui, pour améliorer dans la durée les performances des services publics au bénéfice des citoyens et des usagers.

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La ligne Limoges - Ussel : un service public stratégique pour la desserte d'importantes zones rurales - Ici un autorail X2800 en gare d'Eymoutiers-Vassivière

Pourquoi avoir choisi le site de Charnaillat ?

Une route qui n'est plus entretenue, couverte de nids de poules, une voie ferrée utilisée en-dessous de ses potentialités, une usine hydroélectrique qui ne produit plus d'énergie : ce tableau dépeint parfaitement vers quoi nous conduisent les politiques "libérales".

Marchandisation rime avec désertification

L'exemple de Charnaillat est caractéristique de la contradiction entre rentabilité financière et développement humain. Le redémarrage de cette centrale irait dans le sens des accords de Kyoto, malheureusement, EDF délaisse ses petites unités sous prétexte de non-rentabilité.

Agissons localement pour que le monde ne devienne pas sans issue, comme à Charnaillat !

*Le Collectif de Défense des Services Publics est composé des organisations suivantes : Attac 87, CGT PTT, CGT EDF, CGT SNCF, unions locales CGT d'Eymoutiers et de St-Léonard, Indecosa, Canton d'Eymoutiers espace d'espoir, FSU, Les Verts, ADS, LCR et Confédération Paysanne.

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Le passage à niveau n°35 de la ligne ferroviaire Limoges-Ussel situé tout près de l'usine électrique de Charnaillat.

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L'usine hydroélectrique de Charnaillat
vue des rives de la Vienne...

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...et en venant de la route d'accès

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