14 et 15 juin 2002 - Université Paul Sabatier
de Toulouse |
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Compte rendu de l'atelier sur le thème des transports
Le samedi matin l'atelier "Transports" se déroulait dans une salle de Travaux Dirigés de l'université de Rangueil |
Dans
la matinée du 15 juin 2002, plusieurs ateliers thématiques se sont tenus en parallèle
comme sur les transports, l'énergie, la santé, l'éducation, la communication, l'eau,
les retraites, la culture ou les OGM. Voici les grandes idées abordées dans l'atelier transports : Il y a trois données à prendre en
considération Au cours de l'histoire des services de transport, on est passé d'une époque où l'exploitation au travail, dans le cadre de petites sociétés, était très poussée à une autre où les grandes grèves de 1910 et 1920 ont amené des acquis sociaux. La question de l'appropriation sociale du transport a toujours été posée. Dés le départ la monarchie a voulu contrôler le secteur du transport, puis ce rôle a été joué par l'Etat, ce qui nous a conduit à la définition de services publics comme le transport ferroviaire et les transports urbains. La question de l'aménagement du territoire est très importante. L'idée est que le régime des transports publics doit fonctionner sur une base de péréquation entre les territoires. En Afrique, on n'a pas pris de gants, et, dans des régions entières, les services publics ont fermé . En Europe, où l'on risque plus d'avoir des mouvements sociaux, on ne supprime pas les services publics du jour au lendemain, d'où l'emploi de méthodes plus insidieuses : dans le domaine ferroviaire c'est, par exemple, la stratégie de séparation de tout ce qui relève de l'infrastructure d'avec l'exploitation, d'où l'existence de deux entités distinctes, Réseau Ferrée de France (RFF) dans le premier cas, et SNCF dans le second. Aujourd'hui, on peut considérer que l'avantage est accordé à la route car le coût de l'infrastructure n'est pas intégrer, tout comme celui de la sécurité. De même, le coût de l'énergie est lui aussi sous-évalué. Avec la privatisation des transports nous assistons, dans les cas où c'est possible à du dumping social comme pour Air France où les avions ne seront plus entretenus en France. Avec le train, le dumping social est plus difficile, compte tenu de ce que nous restons prisonniers d'un territoire d'où la très forte pression pour détruire le statut des salariés. Aujourd'hui, l'internationalisation des transports sert la logique libérale... Il faut dépasser cette complexité et se battre pour un réseau européen des transports comme un véritable service public. Les bénéfices aujourd'hui, sont sortis du système, tandis que les pertes peuvent se retrouver à la charge des collectivités, comme dans le cadre de la régionalisation des transports à la SNCF. Il faut aussi se méfier d'un certain militantisme de la démocratie locale qui pourrait servir une logique qui serait celle du dumping sociale par une organisation de la concurrence des transports à un niveau local (phrase à relire deux fois). Alex Gordon s'est appliqué à dénoncer l'argument de Tony Blair, qui ment à la population en affirmant que le gouvernement français se servait du problème des réfugiés à Sangatte pour bloquer la libéralisation du fret à travers le tunnel sous la Manche. A.Gordon rappelle qu'en 2003 il sera obligatoire, pour RFF, d'introduire en France de la concurrence, et que l'on pourrait se retrouver obligé de recevoir des trains de sociétés anglaises responsables des accidents les plus récents en Angleterre... Alex Gordon analyse la privatisation des chemins de fer anglais de cette manière : ils ont profité des investissements réalisés au temps où les chemins de fer étaient publics, pour en tirer le maximum de bénéfices, et ils veulent aujourd'hui continuer à en profiter sans forcément investir. Un syndicaliste du rail dénonce le paradoxe d'un Jean-Claude Gayssot, qui a travaillé contre son camp en favorisant le transport routier avec l'objectif de doublement de ce trafic pour 2010. De même, l'inquiétude a été réaffirmée de voir se mettre en place une réglementation générale qui sacrifie la sécurité dans les transports pour favoriser la course aux profits. On passe, dans le domaine ferroviaire, de plus en plus, d'un système qui était basé sur la prévention (investissements massifs) à celui de la sanction ( logique de dédommagement ?). La question de la grève a aussi été abordée avec la menace que constitue l'idée de créer un service minimum. Une grêve plus populaire existe comme celle de la pince dans les trains où les voyageurs pourraient circuler gratuitement. Il s'avère que cette grève est illégale que la direction de la SNCF s'en est toujours sortie en ne négociant pas et en ne payant pas non plus les grévistes qui pratiquaient cette grève. Le problème est aussi qu'on ne peut pas faire la grève à la place des autres et que l'entreprise peut très bien disposer un contrôleur avec quatre flics à l'entrée d'un quai... Plusieurs syndicalistes interviennent sur le thème de la grève, avec l'idée qu'une grève ne s'improvise pas, et que, quelque part, si elle a lieu, ce n'est pas pour le plaisir, mais que tout le monde pète les plombs ! Il faut aussi dénoncer les offensives actuelles qui consistent à criminaliser la grève et casser le droit à la revendication. Un des grands enjeux est de dépasser les stratégies marketing des responsables des entreprises de transport qui consistent à dire que les usagers sont les victimes des mouvements sociaux. Aujourd'hui, les batailles ne se gagnent pas forcément à l'intérieur d'une entreprise, mais il faut aussi agir à l'extérieur de l'entreprise en communiquant, voire en travaillant avec les usagers : "Nous ne pourrons plus gagner de luttes si nous agissons contre les usagers". Alex Gordon aborde l'exemple de l'Angleterre, où les syndicats, dans le cadre de la privatisation du métro de Londres, aident financièrement des comités d'usagers à se constituer, avec l'idée de travailler sur tous les terrains : l'accès des transports pour les exclus, la privatisation qui est contradictoire avec la sécurité des circulations, la dégradation du service public pour les usagers, la dégradation des conditions de travail et ses répercussions pour l'usager... |
Dénonciation des logiques de privatisation à la SNCF le samedi après midi devant la gare de Toulouse Matabiau |
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65 : c'est le nombre de personnes allongées devant la gare de Toulouse Matabiau avec en premier plan Alex Gordon qui explique que la privatisation des chemins de fer britanniques est gravement à mettre en cause suite à la mort de 65 personnes dans des récents accidents ferroviaires. |