11 et 12 avril 2003 - Université du Mirail - Toulouse |
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Les migrations
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La
table ronde sur le thème des migrations s'est particulièrement centrée sur la situation
des femmes qui sont plus que les hommes victimes des violations des droits humains et plus
particulièrement lorsqu'elles se retrouvent en situation de migrantes. Lorsqu'elles émigrent, elles sont des proies faciles pour toutes les formes d'exploitations : En Arabie Saoudite les femmes immigrées sont réduites à une situation de non droit qui les confinent à l'esclavage, en France on peut citer la dimension politique que les femmes d'Afrique travaillant dans les chaînes hôtelières du groupe ACCORD on su donner à leur lutte contre l'exploitation dont elles font l'objet. Aujourd'hui au niveau mondial nous sommes face à un processus dynamique qui tend à détruire les droits humains par une course effrénée vers l'exploitation d'une main d'oeuvre au plus bas coût. On ne peut pas aborder ce thème sans évoquer les violences sexistes. Les femmes sans papiers sont aussi des cibles privilégiées pour des hommes qui peuvent à travers des mariages arrangés leur promettre des papiers. Ainsi l'exemple est cité de ces femmes malgaches venus en France pour se retrouver séquestrées, agressées sexuellement et battues. Un phénomène qui n'est pas négligeable que celui des femmes qui émigrent pour fuir des violences sexistes. En temps de guerre, il faut savoir que les violences sexistes augmentent de façon drastique. Quand elles émigrent ces mêmes femmes rencontrent aussi d'énormes difficultés à faire reconnaître leur droit d'asile dans le cadre de violences sexistes. Anne Leclerc (de la FSU) rappelle, que
maintenant, la lutte contre la globalisation intègre aussi la lutte contre le patriarcat
et qu'au Forum Social Européen de Florence un réseau européen des femmes migrantes
c'est mis en place. Elle évoque les emplois précaires qui frappent surtout les femmes
immigrées du sud. Elle se retrouvent malheureusement prédestinées pour un salariat
atypique fait de chômage et de sous-traitance. Les femmes, d'une façon générale, sont
les dernières à accéder à l'emploi et les premières à être licenciées d'où une
forte féminisation de la pauvreté. Jean Luc Cipière parle du capitalisme exacerbé qui produit à travers le monde un cycle fait de violence, de guerre et d'exactions : les marchandises ont des droits qui leur sont attachés (propriété intellectuelle, circulation) et le système admet que des hommes et encore plus de femmes sont exclus de leurs droits les plus fondamentaux. Pour les femmes, le capitalisme se cumule avec le contexte historique et le patriarcat. Le débat avec la salle fait apparaître plusieurs thématiques : Le racisme peut être une arme utilisée par le patronat et les hommes politiques pour exacerber la haine des populations contre la lutte des travailleurs immigrés pour des conditions de vie meilleurs : c'est l'exemple des travailleurs marocains qui après s'être mobilisés pour leurs droits ont subit une campagne d'agression et de haines en Andalousie. Bien des actes racistes dont la société française semble très peu se soucier sont évoqués : les nombreuses discriminations à l'embauche, les contrôles au faciès ou les pratiques discriminatoires...L'idée d'invasion migratoire véhiculée par des hommes politiques de droite comme de gauche s'apparente pas mal à une posture qui va dans le prolongement du colonialisme : elle alimente le processus de négation des droits dont les immigrés sont les victimes. Ainsi les puissances coloniales, bien après la décolonisation se réduisent à poursuivre l'exploitation de la main d'oeuvre immigrée si possible clandestine car dénuée de droits. |
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