Vendredi 8
novembre après-midi s'est tenu la conférence ayant pour thème les conséquences du
partenariat économique entre l'Union Européenne et les autres pays du pourtour
méditerranéen (Euromed). Bernard Ravenel a tout d'abord présenté le contexte géostratégique
qui concerne cette région. Il a évoqué les deux visions qui opposent américains et
européens pour organiser le contrôle géostratégique de la Méditerranée. Ainsi le
projet européen comporte plusieurs axes qui sont pour la Palestine le principe des
territoires libérés contre la paix, l'établissement de relations de bon voisinage en
Méditerranée ou encore le dialogue entre les cultures et les religions. Pour les
américains, leur projet à la fois stratégique et économique articule
essentiellement à partir d'Israël et l'OTAN s'avère l'instrument le plus approprié
pour assurer un pouvoir hégémonique sur la région. Le processus entamé à Barcelone en
1995 sur le partenariat entre l'Europe et les pays de la Méditerranée constituait une
tentative de rééquilibrage du rôle de l'Europe face aux Etats Unis. Si l'on doit faire
un bilan de ce partenariat : on peut dire que l'Europe n'a pas fait le poids sur le plan
à la fois géostratégique et économique face aux américains. On voit par exemple
l'importance des relations développées entre les Etats Unis et l'Algérie.
Aujourd'hui nous sommes
vraiment confronté au risque de l'américanisation du partenariat entre l'Europe et la
Méditerranée. On peut penser aussi à l'importance de la logique de guerre voulue par
les américains et aussi celle de Sharon. Pour l'Europe l'enjeu réside dans sa capacité
à s'opposer à la guerre en Irak et aussi à l'occupation des territoires
palestiniens par Israël. Un des premiers pas serait de suspendre l'accord d'association
qui lie l'Europe à Israël. Il serait aussi important de refonder le processus
euro-méditerranéen de partenariat en faisant davantage appel à la société civile. Il
s'agirait de refonder un accord reposant sur des principes tel que la justice économique,
un développement égal entre le nord et le sud de la Méditerranée, la paix et
développer une identité "euro-méditerranéenne"pour favoriser un monde
multipolaire.
Le représentant du CSCA
(Espagne) a dénoncé le fait qu'on est passé d'un accord euro-arabe à un accord
euro-méditerranéen, que l'Europe utilise surtout l'Etat D'Israël comme fer de lance
pour intégrer le capitalisme dans la région et que le rôle joué par l'Europe est
finalement d'accentuer les méfaits de la globalisation libérale
Samir Abdallah dresse
le constat que l'Europe a fait beaucoup de promesses et qu'elles n'ont pas été tenues.
Aujourd'hui les Etats-Unis investissent beaucoup dans l'armement, et il n'y a jamais eu
autant de conflits armés que durant les quinzes dernières années. Nous devons aussi
surveiller des conflits latents comme en Inde ou à Gaza.
Sur le plan des aides
financières, il faudrait vraiment changer la structure de ses aides pour qu'elles
deviennent gratuites et ne viennent pénaliser des budgets sociaux déjà réduits. On
remarque aussi que les pays riches aident surtout certains pays où les investissements
privés sont importants comme au Brésil et au Mexique mais pas tellement les pays arabes
ou de la Méditerranée.
Il y a une vraie concurrence
économique entre les Etats unis et l'Union Européenne. Malheureusement, sur le plan
politique les choses sont beaucoup plus troubles. Face aux américains qui visent les
intérêts du pétrole, l'Europe est la grande perdante sur le plan idéologique. Dans les
pays arabes, l'opinion publique est très affectée par la position ambiguë de l'Europe
vis à vis des Etats Unis. L'Europe devrait agir beaucoup plus pour peser sur l'opinion
publique américaine et influer sur la politique israélienne. De même, l'Union
Européenne n'a pas vraiment pris de mesures fortes pour empêcher les aides illégales à
l'implantation dans les colonies. On peut aussi blâmer les pays arabes qui ne cherchent
pas à développer des liens avec l'Union Européenne. Il faut qu'on s'engager très
fortement dans une action internationale pour la démocratie et pour qu'elle évolue aussi
dans les pays arabes : L'avenir de chacun dépend aussi du bien être de tous. |