
Juliane Bir du comité des
Jeunes de la Conférence Européenne des Syndicats lors de son intervention à la tribune
de la plénière sur le thème "L'Europe des travailleurs entre mondialisation de la
production et fragmentation sociale"
|
Samedi 9 novembre je suis allé à la dernière matinée des Conférences
plénières en participant à celle consacrée au thème "L'Europe des travailleurs
entre production mondiale et fragmentation sociale" avec un
fait important : la participation à la tribune d'une représentante de la Confédération
Européenne des Syndicats ce qui donne une nouvelle dimension dans les liens qui doivent
se développer entre les mouvements de résistance à la globalisation et les syndicats de
salariés.
Giannini Rinaldi de la FIOM-CGIL (syndicaliste de chez FIAT) a ouvert la séance en
décrivant le démantèlement programmé du groupe FIAT appuyé par le gouvernement. Ainsi
8100 salariés devraient être licenciés, mais ce chiffre n'inclus
pas tous les salariés en situation de précarité et qui ne verrons pas leur contrat
renouvelé. Aujourd'hui la planète est devenu comme un énorme marché où les droits et
protections des travailleurs tendent à disparaître. Il faut
donc s'orienter dans différents axes de revendications : en luttant contre le travail
précaire, en demandant de nouvelles négociations pour la
protection des salariés, en exigeant la démocratie à travers des accords qui doivent
réunir la majorité des salariés.
Gérard Aschiéri de la FSU (France) a dénoncé les nouvelles orientations en matière
d'éducation. En effet celle-ci tend de plus en plus à se transformer comme un service
aux entreprises. Aujourd'hui les tenants du libéralisme veulent aussi transformer les
structures sociales pour inciter les individus à travailler et se soumettre ainsi aux
lois du marché. Aujourd'hui nous devons orienter notre lutte pour défendre le principe
que l'éducation est un droit et qu'elle doit être assurée par des services publics.
L'Education doit être conçue de manière globale pour former le travailleur, l'homme et
le citoyen. Il faut retenir comme principe dans l'éducation que tous doivent réussir.
Pour ce qui est de la formation professionnelle il faut surtout la concevoir comme un
droit pour les salariés.
Juliane Bir représentante de la Conférence Européenne des Syndicats a rappelé les
valeurs de son organisation fondée sur la paix et la solidarité. La CES revendique pour
tous une qualité de vie descente, le plein emploi et la qualité de l'emploi. Elle a
rappelé qu'aussi bien les femmes que les jeunes sont victimes de discriminations au
regard de l'emploi avec des salaires inférieurs et un taux de chômage plus élevé. Elle
a évoqué la nécessité de développer des formations
qualifiantes. Et que pour défendre les droits au travail le fait d'adhérer à un
syndicat reste la meilleur solution.
Le représentant des Marches Européennes (contre le chômage) a enchaîné la discussion
en évoquant la nécessité de construire des luttes unitaires. Pour lui le capitalisme à
outrance mortifie aussi les consciences. Cette mortification a
conduit beaucoup de salariés à se désengager des luttes syndicales voir des
syndicalistes à renoncer à certaines valeurs. Aujourd'hui il faut axer la lutte dans la
défense des droits. La privatisation de l'éducation en Italie s'inscrit dans un schéma
de manipulation des consciences. Il faut dans le domaine de éducation garantir
l'indépendance des élèves. Face à l'emprise libérale il faut aussi construire et
créer les conditions d'une hégémonie culturelle, politique et sociale. Aujourd'hui le
droit de vote comme la lutte pour les droits des travailleurs ne suffisent pas. Nous
devons concevoir nos actions pour travailler sur des thèmes beaucoup plus globaux.
Alekos Kalyvis de la Confédération Générale des Travailleurs de
Grèce (le syndicat le plus important dans ce pays) a poursuivi le débat en proposant
d'imaginer maintenant des grèves qui seraient paneuropéennes. Il faut renforcer la
solidarité vis-à-vis des immigrés et des chômeurs, s'engager dans la réduction du
temps de travail, instaurer un revenu minimum garanti pour tous les citoyens de l'Union
Européenne. Il faut vraiment que l'on arrive à lancer
l'idée d'une Europe basée sur le développement social. |