
Tony Bunyam décrit le
racisme anti-musulman qui se développe en Angleterre appuyé par le comportement du
gouvernement de Tony Blair dans sa guerre contre le "terrorisme". |
Vendredi 8
novembre, j'ai participé à la conférence plénière sur le thème "Une
zone de sécurité européenne ? Contrôle social, répression et restrictions des droits des individus et des droits sociaux"
Le processus de coopération entre polices de différents pays remonte déjà
loin. On le voit, par exemple, à travers ce que fut la coopération en Amérique
du sud entre les différentes polices pour appréhender et réprimer les opposants
aux dictatures. Depuis la chute du mur de Berlin, nous avons vécu
des évolutions considérables dans le domaine informatique ou dans
les technologies du flicage. Les tensions qui fractures le monde s'orientent
désormais suivant un axe séparant principalement le nord et le sud.
Avec ce double phénomène qui est celui du déséquilibre nord-sud et de la séparation entre travailleurs et exclus du travail dans notre propre
société européenne, on en arrive au concept de "classes
dangereuses" : les plus riches veulent
se protéger des pauvres menaçant par leur désespoir et leurs revendications.
Dans tous les pays de l'Union Européenne des mesures ont été prises pour
porter atteinte à des catégories de personnes de plus en plus large : prostituées, immigrés, vagabonds... Les évènements du 11 septembre
ont été une terrible aubaine pour que les dirigeants européens
fassent passer les projet liberticides qu'ils ne parvenaient pas à
faire admettre à l'opinion publique auparavant.
Dans cette conférence plusieurs intervenants ont apporté des témoignages
assez terrible sur les menaces que font peser nos dirigeants sur nos
droits au nom de la protection de la "démocratie":
Ainsi au Pays Basque Eva Forest militante des Droits Humains explique que
la lutte anti-terroriste s'est largement étendue à tous ceux qui à un moment
donné veulent apporter une contestation politique... L'interdiction
du Parti Basque est un des derniers avatars qui montre la détérioration
des droits politiques dans cette région avec un nombre de militants
y compris pacifistes qui se retrouvent victimes d'actes de tortures
dans le cadre d'interrogatoires de police
En Angleterre Tony Blair s'est appuyé sur les évènements du 11
septembre pour mettre en oeuvre une politique caractérisée par un
racisme anti-musulman qui tend à s'institutionnaliser. Ainsi un
membre de "Globalise Résistance"
nous explique comment le discours officiel stigmatise les musulmans et provoque des tensions et des violences à l'encontre de ces
communautés étrangères qui ne sont pas vraiment réprimées par
la police. Les musulmans pour se protéger des attaques racistes
ont dû organiser eux même leur propre défense ce qui a entraîner une riposte policière et une exacerbation
détensions
Plusieurs autres intervenants décriront le traitement particulièrement inhumain
que doivent subir les migrants qui cherchent à gagner l'Europe: morts par noyades à
Gibraltar et dans les canaux italiens, morts pendant le transport
(par asphyxie, de froid, mauvais traitements), détentions portant
atteinte à la dignité humaine avec parfois des violences
physiques notamment dans les centres de rétentions...
Le débat montrera aussi que cette mécanique de la répression se coordonne
pleinement avec une exploitation des médias par les autorités :
les centres de rétention sont ainsi présentés comme des hôtels confortables
financés par le contribuable. Les médias masquent ainsi la dure réalité
de ces lieux de détention où les migrants se suicides parfois et vivent l'angoisse
du retourner dans un pays qu'ils ont fuit pour ne plus en subir les
violences.
La présentation qui est faite du terrorisme et des conflits planétaires à travers les médias fausse la réalité. Les médias occidentaux
s'étendent longuement sur certaines victimes du terrorisme alors
que dans un même temps on oublie des quantités effroyablement
importantes de victimes de ce que l'on peut appeler
"terrorisme d'Etat". Les grandes puissances occidentales qui excellent dans les leçons de morales ne doivent pas nous faire oublier les crimes horribles perpétrés sur des populations civiles souvent avec des armes nouvelles ou de destruction massive (Vietnam,
Afghanistan, Colombie...) sans oublier le sauf conduit accordé à
la Russie pour massacrer des populations en Tchétchénie.
Les discussions de cette matinée ont montré que les mouvements sociaux ont
intérêt à renforcer leur travail d'information de l'opinion publique
sur la réalité de cette guerre contre le terrorisme, qui, à défaut d'éliminer
les foyers de violence, accroît considérablement la souffrance des peuples.
L'histoire a montré par le passé que pour triompher, le fait de
détenir la force ne permettait pas forcément de gagner... Les organisations
qui luttent pour les droits humains doivent engager un long combat
pour déplacer le centre de gravité sur lequel repose le droit international
: Il ne s'agit plus tellement aujourd'hui de protéger les Etats mais
il faut garantir l'intégrité et la dignité de chaque être humain y compris face aux Etats. |