
Atelier sur le thème "La
paix : comment résister aux prochaines guerres". |
Vers
de nouvelles formes d'actions pour une nouvelle gouvernance mondiale
Aujourd'hui, jeudi 29 mai 2003, s'est ouvert à Annemasse le sommet pour un autre monde
organisé en marge du sommet du G8 dans le but de montrer l'illégitimité du G8 et
réfléchir sur une nouvelle forme de gouvernance mondiale.
Dans l'après midi, une des tables rondes avait pour thème « La Paix : comment
résister aux prochaines guerres ? » : D'emblée le débat a largement fait le
parallèle, entre les mobilisations internationales contre la guerre qui n'ont pas
empêché l'invasion de l'Irak ,et les mobilisations françaises actuelles qui ne
semblent pas vouloir arrêter le gouvernement dans son processus de destruction des droits
sociaux (retraites, services publics...).
Malgré cette double offensive du libéralisme dans la logique de guerre et dans le
domaine sociale, plusieurs intervenants ont souligné l'espérance que constitue
l'exceptionnelle mobilisation internationale contre la guerre du 15 février dernier et
les dernières évolutions des mouvements sociaux que ce soit en Amérique Latine ou en
Europe : comme une lame de fond qui semble monter lentement de la base de la société.
Cependant, cette espérance doit être tempérée compte tenu de la difficulté,
aujourd'hui, des mouvements sociaux, à garder une certaine cohésion, et à résister
face la puissance des médias s'inscrivant dans la logique libérale : Pour ce qui est de
la guerre, une fois le conflit lancé, les médias européens ont plus fustigés une
certaine forme antiaméricanisme des militants hostiles à la guerre que dénoncés
l'agression contre l'Irak. En France pour ce qui est des retraites, les médias nationaux,
globalement, s'attardent plus aujourd'hui à organiser la division entre salariés du
privés et du publics, que de montrer l'érosion globale que subissent les salariés au
profit des revenus financiers. Que dire aussi de cette opposition montante qu'ils font
entre les usagers et les salariés !
Pour répondre à cette offensive des médias deux aspects ont été abordés :
- Aujourd'hui les acteurs du mouvement social doivent sérieusement se poser
des questions sur l'efficacité de leurs actions. En s'inspirant de ce que fut la lutte de
Gandhi il s'agit bien plus de gagner la sympathie de l'opinion publique que de s'inscrire
dans des logiques d'actions syndicales traditionnelles qui peuvent contribuer à
diviser la base. Sans remettre en cause l'exercice du droit de grève, il s'agit de le
recentrer dans un contexte d'actions participatives qui impliqueraient l'ensemble des
acteurs de la société civile. Ainsi André Duny, de la Coordination de l'Education Nouvelle, évoque l'emploi d'une certaine
pédagogie du terrain comme l'organisation de marches pour la défense des services
publics qui pourrait grossir à chaque étape en associant usagers et salariés.
- Face à l'asservissement des plus grands médias au concept d'économie de marché la
question se pose sur la nécessité d'encourager une prise de conscience critique des
citoyens sur la qualité de l'information qu'on leur sert quotidiennement. Les
participants évoqueront la nécessité d'encourager vivement le développement de médias
alternatifs avec la véritable difficulté à
toucher les couches populaires. Un travail au long court de sensibilisation du public doit
favoriser l'émergence de ce type de médias. D'autres militants ont évoqué l'idée de
soutenir les positions de médias existant et qui peuvent s'inscrire en rupture avec la
conception libérale à condition qu'on face pression sur eux :
c'est encore le cas du service public comme la radio ou la télévision ou
certains quotidiens. Il s'agit là d'exercer un travail d'action ou de participation
citoyenne pour que ces médias ne basculent pas définitivement dans la sphère libérale
et se fassent mieux l'écho de la réalité des mouvements sociaux.
Le débat c'est conclu sur l'idée qu'il est aujourd'hui plus que nécessaire de
travailler sur la notion de désobéissance civile et sur un travail pour développer
l'esprit de résistance. |