Sommet du G8 à Evian  - Mai/Juin 2003
 compte-rendu de la mobilisation par Guillaume Bertrand 

Un sommet pour un autre monde
Annemasse : un cul de sac aux portes du G8
Manif dans Annemasse
Genève : entre crainte et solidarité
Libres expressions
Liberté de circulation

Actions violentes

Vers de nouvelles formes d'actions

Attac et le Gmonde
Etats-Unis/Suisse ou la liaison dangereuse de l'argent
Village InterGalactique (VIG)
Village Anti-capitaliste et anti-guerre (VAAG)
Un concert pour l'annulation de la dette des pays pauvres

Une manifestation aussi nocturne que transfrontalière

Opération blocage des ponts à Genève

La grande manifestation du 1er juin entre Annemasse  et Genève

La participation limousine au contre sommet du G8

Retour sur la mobilisation d'Angers

Liens

En conclusion

 
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Etats-Unis / Suisse
ou la liaison dangereuse de l'argent

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En Suisse, si les murs pouvaient parler...

Vendredi 30 mai, l'ensemble des ATTAC d'Europe organisaient à la Maison du faubourg de Genève un colloque international sur le thème "Contre l'expropriation des peuples, réapproprions-nous notre avenir !". En fin d'après-midi, une plénière s'intéressait plus particulièrement aux conflits mondiaux et à qui ils profitent ? Sur ce point, l'intervention de Franck Garbely (journaliste suisse) établissant la relation entre le secret bancaire suisse et la politique de défense américaine au cours de ces dernières décennies constituait l'élément principal :

Aujourd'hui la Suisse se présente à la fois comme le pays le plus riche et comme une nation qui se veut exemplaire sur le plan de la démocratie. En fait, le secret bancaire cache une réalité qui est une combinaison de protection des intérêts des dictateurs et de spoliations des droits des peuples. L'intervenant rappelle le rôle que jouait déjà la Suisse au cours de la première moitié du XXème siècle : favoriser l'afflux des capitaux français fuyant les mesures sociales du gouvernement de Léon Blum dans les années 30, offrir des sociétés écrans pour, que par exemple, les nazis puissent blanchir les richesses qu'ils ont pillés dans toute l'Europe et en particulier les dépôts bancaires.

Puis Franck Garbely poursuit son intervention en précisant ce paradoxe des Etats Unis : Tout en se déclarant à l'avant-garde du monde libre et de la défense de la démocratie, le gouvernement américain a très souvent choisi de soutenir des dictatures dans la lutte engagée contre les soviétiques. Dans les année 40, une sorte d'autorité constituant véritablement un Etat dans l'Etat a été créé : le Conseil National de Sécurité (NSC). A travers cette institution, il s'agissait d'impulser des stratégies militaires plus ou moins secrètes pour à la fois combattre les communistes et imposer la prédominance du système de valeur américain. D'ailleurs, dans la mise en oeuvre de cette politique le NSC a  été jusqu'à chercher d'ancien nazis ou autres criminels de guerres. Politiques économiques agressives, contrôle des marchés et logiques de guerre permanentes se sont fait aux prix de sabotages, contre sabotages, soutiens à des éléments anti- communistes comme le réseau de Ben Laden dans le but de déstabiliser des gouvernements. Dans les coulisses de l'administration américaine on a plus vulgairement qualifié ces pratiques d'opérations spéciales. On se rappelle de ce 11 septembre 1973, où ceux qui se  réclament encore les défenseurs de la démocratie, ont largement contribué au renversement du gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende.

Franck Garbely revenant sur le cas suisse précise même que derrière chaque grande guerre qui ont secoué le monde, au cours des dernières décennies, on retrouve les intérets américains. Et derrière ceux-ci, en prestataire de services : le système bancaire de la confédération Helvétique. Il évoque ainsi plusieurs enquêtes, qui au cours des dernières années, ont révélées que des trafiquants suisses avaient transféré des fonds pour financer la guérilla contre l'Union Soviétique. Il confirme que le trafic de drogue et que la lutte contre celui-ci avaient servi d'armes dirigées contre la population comme cela s'est produit plusieurs fois en Amérique Latine. Puis, il explique que des sociétés suisses se sont parfaitement rompues à la gestion de l'argent quand il s'agit de le blanchir dans des contextes plutôt délicats :  les transferts d'armements sous embargo, la violation de l'interdiction  de l'exportation de certaines marchandises vers l'Afrique du Sud au temps de l'Apartheid... Il regrette aussi   l'attitude du gouvernement helvétique qui a été d'ordonner la mise au secret de certains documents, pour éviter que des sociétés suisses soient misent en cause dans de telles affaires.

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Franck Garbely (journaliste) avant son intervention sur les banques suisses
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Vue d'ensemble de la tribune concernant la conférence sur le thème des conflits mondiaux

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